Fiche complément

  • Migrer, quel danger!
  • Sur les traces de...

Migrer, quel danger!

Les habitants du Jardin des mineurs ne sont pas arrivés ici par hasard. Que ce soit pour s’installer durablement, pour venir se reproduire, ou pour s’arrêter le temps d’une nuit, ils ont tous un but bien précis en tête.

Migration de reproduction

Crapauds, grenouilles et tritons migrent de la forêt à l’étang en fin d’hiver dans le but de trouver un partenaire et un milieu propice pour se reproduire. Fidèles au poste, ils reviennent sur le même lieu de ponte chaque année. On appelle ces déplacements la migration de reproduction.

Migration territoriale

Jeunes castors et martins-pêcheurs quittent leur famille pour trouver un territoire rien qu’à eux. Il leur en faut du courage pour s’émanciper, braver les nombreux dangers et entamer cette migration territoriale.

Migration saisonnière

Étourneaux et hirondelles entreprennent eux la plus connue des migrations, la migration saisonnière. Elle permet à de nombreux oiseaux d’aller passer l’hiver au chaud et de revenir au printemps juste à temps pour se reproduire et élever des petits.

 

Mille et un dangers

Quel que soit le type de migration, un déplacement, aussi court qu’il soit, est toujours périlleux. Que ce soit sur terre ou dans les airs, petits et grands voyageurs vont rencontrer de nombreux obstacles et dangers sur leur trajet. Naturels ou d’origine humaine, en voici quelques exemples.

  • La prédation

Inévitable en tout temps, la prédation est particulièrement importante lors de la migration. Les animaux peuvent être affaiblis, fatigués et manquent de cachettes.

Certains oiseaux sont capables de décaler leur calendrier migratoire afin d’éviter de se retrouver en chemin avec leur pire ennemi… mais comme l’inverse est également possible, c’est une histoire sans fin!

héron cendré
Le héron raffole des petits poissons, batraciens et crustacés.
  • Les événements climatiques

Tempêtes et vents violents peuvent déporter des oiseaux sur de longues distances, loin de leur trajectoire de migration. Ce genre d’évènement exceptionnel permet parfois d’observer des raretés venues d’Amérique tout près de chez nous.

Le brouillard quant à lui provoque des désorientations, entraînant certains oiseaux à se perdre en mer et à s’y noyer, épuisés.

Etourneaux sansonnets
La migration des étourneaux sansonnets
  • La pollution lumineuse

La nuit, la lumière des grandes villes peut perturber les migrateurs nocturnes. Ceux-ci peuvent se servir de la lueur des étoiles et de la lune pour s’orienter, mais la pollution lumineuse efface tous ces repères, amenant les oiseaux à dévier de leur trajectoire et à s’épuiser.

Les insectes nocturnes sont eux aussi perturbés par toutes ces lumières. Il n’y a qu’à voir au petit matin le nombre d’insectes morts d’épuisement au pied des lampadaires.

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Les lumières des grandes villes perturbent l'orientation des oiseaux migrateurs.
  • Les lignes électriques

La collision avec les lignes électriques reste une des causes les plus importantes de mortalité chez les grands migrateurs. S’ils arrivent à éviter les piliers, il leur reste à échapper aux câbles et au risque d’électrocution.

Mais alors pourquoi hirondelles et étourneaux se reposent-ils par centaines sur les lignes électriques? Sont-elles vraiment si dangereuses? Oui, mais à une condition: toucher deux câbles en même temps. Et quand on est un héron, une cigogne, ou un rapace nocturne avec de grandes ailes, pas facile de slalomer entres les fils et de ne pas finir grillé.

Etourneaux pylone
Les étourneaux peuvent eux prendre une pause sur un pylône électrique sans crainte.
  • Les éoliennes

Malgré leur importance dans la transition vers des énergies propres, les éoliennes peuvent être de vraies exterminatrices d’oiseaux. C’est particulièrement le cas pour les grands oiseaux planeurs, rapaces et cigognes, qui peuvent avoir des difficultés à manœuvrer rapidement et à évaluer le danger. Si de loin, les pales nous semblent tourner lentement, la vitesse à leur extrémité peut atteindre 300 km/h, ne laissant guère de chance à la paisible cigogne.

Les petits oiseaux ne sont pas mieux lotis. Ils peuvent être aspirés par le rotor et projetés à terre ou contre des obstacles. Imaginez le carnage au printemps et à l’automne si elles sont disposées sur les voies migratoires.

eoliennes
Champ d'éoliennes
  • La modification des habitats

Au cours des années, les oiseaux migrateurs voient leurs sites d’hivernage de plus en plus modifiés et les sites d’escales disparaître. Vous pourriez, vous, descendre dans le sud de la France sans pause-pipi ni pause-café? Il est donc primordial de préserver des sites offrant refuge et nourriture sur les voies de migration.

Voilà une des raisons d’être du Jardin des mineurs.

 

  • Les routes

Les grands axes routiers représentent l’un des plus grands dangers pour la faune lors de migrations de reproduction et territoriales. Ces barrières infranchissables fragmentent les territoires, empêchent les animaux d’accéder à leur lieu de reproduction pour trouver un partenaire. Les plus vaillants y laissent trop souvent leur peau.

Malgré certaines mesures mises en place, tels les passages à faune ou les crapauducs (cf. fiche complément poste 7), elles sont encore insuffisantes et ne remplaceront malheureusement jamais un espace naturel libre de tout trafic.

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Crapauduc permettant aux amphibiens de traverser sous la route
  • Les barrages et centrales hydroélectriques

Un mur haut de plusieurs dizaines de mètres, des turbines, des chutes d’eau, voilà de quoi en décourager plus d’un. Si les poissons ont la chance de pouvoir emprunter les échelles ou les ascenseurs à poissons mis à leur disposition, il n’en est pas de même pour tout le monde.

Les jeunes castors doivent eux contourner ces ouvrages humains, au risque de s’éloigner de leur rivière et de devoir traverser une route.

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Barrage de la station hydraulique de l'Areuse

Souhaitons-leur à tous bon voyage et surtout bonne chance!

Sur les traces de...

Se promener incognito sur le site du Jardin des mineurs, c’est possible!

Buissons, haies, roseaux ou tas de branches sont autant de cachettes pour se déplacer ni vu, ni connu. Mais pas facile de ne laisser aucun indice derrière-soi.

Dans les zones de terre humide de petites traces de pas pourraient bien en trahir plus d’un.

Voilà de quoi identifier les empreintes des visiteurs.

Outre les empreintes, de nombreux indices peuvent aider à identifier la présence de l’une ou l’autre espèce dans les parages: crottes, marquage contre les arbres, terrier, latrines, arbres rongés.

Mettez-vous, le temps d’un après-midi, dans la peau d’un détective nature et réunissez un maximum d’indices… Bonne enquête!